La retraite, oui, mais à quel prix?
Écrit par Andréa Pelletier
Les fameux REER. Dans les prochaines semaines, ces quatre lettres seront sur toutes les lèvres, partout dans les médias et envahiront votre boîte de réception. C’est d’ailleurs probablement le mot préféré de votre conseiller financier et celui le plus utilisé par ce dernier à l’approche de la saison des REER qui se pointe hâtivement le bout du nez. La folie des REER est telle qu’un conseiller financier m’a déjà dit le plus sérieusement du monde « Le REER, c’est la 8e merveille du monde ». Vous voyez le genre. Chaque année, avant même l’arrivée du printemps, on tente, par tous les moyens, de nous rappeler l’importance d’y cotiser. Et c’est tout à fait légitime. Après tout, le Régime enregistré d’épargne-retraite représente la meilleure manière d’épargner tout au long de la vie professionnelle en vue de la retraite. Et ça, les Québécois et Québécoises l’ont bien compris. En effet, depuis les cinq dernières années, on observe chez le Québécois moyen une hausse de cotisation de 32,33 %1.
Mais au-delà des notions d’économie, d’épargne et de placement, la grande question qui réside en chacun de nous est combien faut-il mettre de côté pour la retraite afin de se permettre de vivre confortablement? Et la réponse à cette réflexion n’est pas si évidente qu’on pourrait le croire. Plusieurs spécialistes affirment que généralement, une personne aura besoin de « 60 à 80 % de son revenu annuel brut moyen des trois dernières années de travail afin de maintenir son niveau de vie à la retraite »2. Mais cette estimation, bien qu’elle s’avère juste pour certains, n’est ni une science exacte, ni applicable à tous. Loin de là. Une multitude de facteurs influencent ce montant décisif qui diffère d’une personne à l’autre.
Alors, avant de vous précipiter chez votre conseiller financier, voici quelques pistes de réflexion à explorer pour vous aider, vous et votre conseiller, à mieux estimer le véritable coût de votre retraite.
Quel est le chiffre magique?
55, 60, 65… Au fait, quel est l’âge optimal pour se retirer de la vie professionnelle active? Dans la profession, on remarque que les avocats tendent à se retirer plus tardivement et prendre leur retraite vers l’âge de 72 ans3, comparativement à 62 ans4 pour le reste de la population québécoise. De nombreuses raisons peuvent expliquer cet écart de 10 ans, y compris le fait que plusieurs avocats et avocates ne considèrent pas leur travail comme une profession, mais comme une vocation et une façon de donner un sens à sa vie. Malheureusement pour d’autres, tirer sa révérence tardivement n’est pas toujours un choix, mais bien le résultat d’un manque de planification, ironiquement très loin de la rigoureuse éthique de travail du métier.
L’accompagnement par un conseiller financier est donc essentiel pour planifier le moment de sa retraite. Vous ne voudriez pas être obligé de le reporter simplement par manque de préparation. N’oublions pas non plus que l’espérance de vie tend à s’allonger. En moyenne, la population québécoise peut espérer vivre jusqu’à 83 ans. Il faut ainsi être davantage prudent dans votre planification5. Gardez aussi toujours en tête qu’une fois l’âge de votre retraite déterminé, la vie reste une succession d’imprévus qui peuvent chambouler vos plans comme des changements concernant votre état de santé, votre situation familiale ou votre vie professionnelle. Avec les conseils de professionnels, il vous sera possible de déterminer l’âge optimal pour prendre votre retraite grâce à un plan réaliste, à votre avantage sur le plan fiscal et adapté à vos projets.
De type sédentaire ou plutôt nomade?
Dans vos rêves les plus fous, à quoi ressemble vos beaux jours? Êtes-vous un grand voyageur ou plutôt casanier? Prévoyez-vous une retraite à la « snowbird » sous le soleil? Avez-vous 1 001 passions à explorer et projets à réaliser? La retraite est l’occasion de se redécouvrir et de trouver de nouveaux loisirs stimulants pour occuper votre temps, mais surtout, l’occasion de profiter de la vie. Si votre vision de la retraite est bouillonnante de projets, il faudra vous assurer d’avoir les moyens de vos ambitions pour les réaliser. Évaluer le type de retraité que vous souhaitez incarner vous donnera une bonne idée de l’envergure des économies nécessaires pour y arriver.
Retraité, mais pas moins dépensier
Naturellement, on aurait tendance à penser que puisque notre rythme de vie ralenti une fois à la retraite, les dépenses devraient également aller en ce sens. Pourtant, plusieurs spécialistes affirment que ces dépenses ne seraient pas portées à régresser, mais plutôt à rester relativement stables6. Vos dépenses régulières pour vous nourrir et vous loger restent, alors que d’autres dépenses imprévues liées à votre santé ou des voyages de dernière minute s’ajoutent à la facture qui peut rapidement devenir assez salée, dépassant largement les prédictions. Un fonds d’urgence représente ainsi un coussin de sécurité pour s’assurer de pouvoir supporter financièrement les petits et grands aléas de la vie.
Poursuivez la réflexion avec un conseiller
Néanmoins, ces éléments ne représentent qu’une infime partie des nombreuses variables qui contribuent à définir le montant nécessaire pour préparer votre vie de retraité. Pour avoir l’heure juste et vous guider dans ce parcours parfois laborieux, personne n’est mieux placé que vous et votre conseiller financier. N’attendez pas à la dernière minute pour « parler REER ». Planifiez une rencontre dès maintenant!
Sources :
1. https://www.journaldequebec.com/2022/12/14/les-cotisations-reer-et-celi-en-hausse-constante-depuis-cinq-ans
2. https://lautorite.qc.ca/fileadmin/lautorite/grand_public/publications/consommateurs/retraite/guide-question-retraite-fr.pdf p.22
3. https://www.droit-inc.com/article44381-Comment-poursuivre-sereinement-sa-carriere-d-avocat-apres-65-ans
4. https://www.journaldemontreal.com/2020/10/28/retraite-lage-moyen-recule-a-62-ans-au-quebec
5. https://statistique.quebec.ca/fr/communique/esperance-de-vie-quebec-revient-niveau-prepandemique-atteint-83-ans-2021
6. https://www.lenouvelliste.ca/2019/09/20/les-couts-caches-de-la-vie-de-retraite-063d986f42342dcde3d11f3d147b5ab1
Andréa Pelletier est rédactrice chez Larouche Marque et communications, une agence de communication basée à Québec.