Et vous, comment allez-vous (vraiment)?

Man looking out the window

 Écrit par Andréa Pelletier

En janvier, les publicités d’abonnement aux gym, les livres de recettes santé et les trucs et astuces pour reprendre le contrôle sur son « temple sacré » après les excès des Fêtes monopolisent l’espace publique. À voir l’information qui circule, on serait porté à croire que prendre soin de son corps réglerait tous les maux. Mais à nous faire miroiter ces fausses promesses, on en oublie que le corps a ses limites, que d’être en santé dépasse largement le physique et réside d’abord en une saine santé mentale. 

Au Québec, au cours des dernières années, les problèmes de santé mentale et les demandes d’aide sont en constante hausse et soulèvent l’urgence d’agir. Pourtant, les actions de prévention et de sensibilisation auprès de la population, les tabous liés à l’aide psychologique et les défis d’accessibilité, eux, représentent encore des enjeux qui ne sont que trop peu considérés. 

LES JURISTES, PLUS À RISQUE DE SOUFFRIR DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE

Chez les avocates et les avocats, les problèmes de santé mentale sont notoirement répandus. La nature même du travail l’oblige : charge de travail élevée, heures de travail qui s’étirent, dettes d’études, stress d’un début de pratique ou du démarrage d’un cabinet. La valorisation de la culture du « burnout » et de la performance à tout prix ne contribuent qu’à nourrir davantage le problème. Peu importe le poste ou l’environnement dans lequel un juriste évolue, par le simple fait de choisir de pratiquer le droit, il devient automatiquement plus à risque de vivre de la détresse psychologique, de l’anxiété et d’être touché par la dépression ou un épuisement professionnel que le reste de la population.

28,6 % des juristes canadien souffrent d’un trouble dépressif majeur, 35,7 % d’un trouble d’anxiété généralisé et 24,1 % affirment avoir eu des idées suicidaires depuis le début de leur pratique. Aux Québec, le taux de détresse psychologique atteint 59,8 % chez les professionnels du droit, un des taux les plus élevés au pays1.

Si ces statistiques peuvent sembler alarmantes, c’est qu’elles le sont. Le portrait peu reluisant de la santé mentale des juristes est présentement un enjeu au cœur des préoccupations. L’association du Barreau Canadien a d’ailleurs publié récemment un rapport de recherche de près de 400 pages traitant de la crise actuelle. 

En tant que juriste, votre vocation est naturellement de vous dévouer à autrui. Mais après avoir pris soin des autres, comment prenez-vous soin de vous? Nous vous proposons des réflexes à développer pour préserver votre santé mentale et réapprendre à vous prioriser dans une profession qui vous le fait parfois oublier. 

1. Reconnaître les signes précurseurs 

Plusieurs prédispositions et conditions peuvent influencer la santé mentale d’une personne. Que vous ayez été diagnostiqué ou non avec un trouble psychologique, il est important d’identifier les moments où votre équilibre est perturbé. D’apprendre à bien se connaître pour être en mesure de distinguer une bonne période d’une période plus difficile, une émotion « normale » d’un mal-être  qui ne l’est pas. 

Conseils

Au quotidien, faites le point avec vous-même. Trop souvent, nous ressentons plusieurs émotions sans réellement prendre le temps de les vivre. Et encore, c’est si nous sommes capables de les identifier! Prenez un moment pour vous demander comment vous allez. Est-ce qu’il y a des irritants dans votre vie? Êtes-vous heureux? Quelles sont les situations qui déclenchent certaines émotions chez vous? Prenez le temps de reconnecter avec vous-même.  

2. Cultiver son bien-être, une nuit à la fois

Nous aimerions pouvoir affirmer qu’il existe une recette miracle, mais la santé mentale passe inévitablement par de saines habitudes de vie. Et nous vous annonçons que le sommeil sera bel et bien encore tendance en 2023. 

Conseils 

Bien qu’on roule en boucle la même cassette depuis toujours, il a été prouvé que les heures de sommeil écourtées ont un impact sur la santé générale et plusieurs études affirment entre autres que le manque de sommeil peut être l’élément déclencheur d’un épuisement professionnel. La National Sleep Foundation recommande aux moins de 65 ans de dormir de 7 à 9 heures  par jour et aux 65 ans et plus, de 7 à 8 heures2. Priorisez le repos et n’attendez pas d’accumuler une dette de sommeil qui pourrait vous coûter cher!

3. Aller chercher de l’aide, avant d’en avoir besoin

L’une des raisons qui explique le haut taux de détresse psychologique chez les avocates et avocats est entre autres le stigma entourant le recours à l’aide psychologique, largement répandu dans la communauté juridique. Le manque d’acceptation et d’ouverture, la peur d’avoir l’air faible, moins performant et d’être perçu différemment en fait figer plusieurs et les empêchent d’aller chercher l’aide dont ils ont besoin. Mais soyons bien clair. Faire appel aux services de psychologues ou de thérapeutes, quand ça va mal, quand ça va bien ou simplement pour avoir une oreille attentive, est une stratégie valide qui contribue à votre bien-être. Savoir qu’il existe une personne, en toute objectivité, à qui vous pouvez parler est un véritable atout dont tout le monde devrait bénéficier. 

Conseils

Il n’est pas nécessaire de ne pas bien aller pour consulter. Entreprendre les démarches avec un spécialiste quand tout va bien, vous permet de développer les outils nécessaires pour pallier les situations plus difficiles que vous rencontrerez. 

Bien que trop peu utilisés, les programmes d’aide auxquels vous avez droit, comme Le PAMBA, vous offrent, en toute confidentialité, en tout temps et entièrement gratuitement, des services de consultation avec des professionnels qui comprennent votre réalité3. Le service PAMBA est disponible 360 jours par année, de jour comme de nuit, que ce soit pour une demande d’information, d’aide ou de consultation. N’attendez pas d’être en difficultés et agissez pour votre bien-être dès maintenant. 

4. Parler à son conseiller financier

Eh oui. La santé mentale et la santé financière vont de pair. Même si votre conseiller n’est pas psychologue, il en connait déjà beaucoup sur vous et vos états financiers. Il est peut-être impossible de prévoir les aléas de la vie mais il est certainement possible de gérer vos finances de façon à ce que cette portion de votre vie ne soit pas source de stress. 

NOUS POUVONS VOUS AIDER.

Nous savons qu’il n’est pas toujours évident d’avoir des conversations sérieuses sur les sujets qui vous préoccupent mais nous serons toujours là pour vous écouter, vous guider et pour aborder les vrais enjeux de la vraie vie et de tout ce que ça implique. 

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Sources :

1. https://flsc.ca/wp-content/uploads/2022/10/FR_Rapport-preliminaire_Cadieux-et-al_Universite-de-Sherbrooke_FINAL.pdf 
2. https://www.indexsante.ca/chroniques/716/les-consequences-manque-de-sommeil-sur-la-sante.php 
3. https://espacea.ca/fr/besoin-aide-pamba 

Andréa Pelletier est rédactrice chez Larouche Marque et communications, une agence de communication basée à Québec.