Dans le fond de presque tous les réfrigérateurs, on trouve une vieille lime calcifiée ou une feuille de chou frisé défraîchie. L'an dernier, les Canadiens ont jeté pour 50 milliards de dollars de nourriture1. En tout, 52 % d’entre nous ont acheté un billet de loterie2. Et les deux tiers d’entre nous ont payé moins que le solde total de nos cartes de crédit3. Ce sont objectivement de mauvaises décisions. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’une décision objectivement bonne – la souscription d’une assurance invalidité – beaucoup trop de Canadiens traînent la patte.
Bon nombre d’entre nous bénéficient d’une assurance invalidité par le biais des avantages sociaux de notre employeur, mais, dans l’ensemble, seulement 8 % des travailleurs canadiens paient cette couverture de leur poche4.
Nous comprenons. Qui veut payer pour quelque chose qu’il espère ne jamais utiliser? Mais la réalité est que même la journée la plus tranquille peut donner lieu à des revirements de fortune cataclysmiques : un feu rouge manqué, un spasme musculaire inexpliqué, un piano qui tombe d’une fenêtre (sérieusement, c’est déjà arrivé5). Et l’assurance invalidité veille à ce que votre revenu soit protégé, ou du moins elle devrait.
Nous avons discuté avec Jim Thompson, conseiller de la Financière des avocates et avocats, des réalités de l’assurance invalidité, des lacunes des régimes collectifs et de l’importance de se protéger contre le pire des scénarios de la vie.
Q : EN GÉNÉRAL, LES GENS ONT-ILS UNE ASSURANCE INVALIDITÉ SUFFISANTE?
R : Non. D’après mon expérience personnelle, les gens se fient trop à leur assurance collective. Ils pensent que parce que leur emploi offre un régime d’assurance, cela suffit et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de couverture individuelle. Selon mon expérience, les avocats disent souvent : « Je n’ai pas besoin de ça, j’ai une assurance collective. »
Chaque fois que je rencontre quelqu’un, que ce soit pour discuter d’une assurance vie, d’une assurance maladies graves ou de tout autre type d’assurance, je dis toujours : « Passons en revue votre assurance invalidité. Il s’agit peut-être d’une bonne police, mais assurons-nous-en. » Et ce que je constate, c’est que très souvent, les gens ne comprennent pas à quel point la couverture de leur assurance collective est insuffisante.
Le scénario que je vois tout le temps est celui d’une personne qui gagne, disons, 100 000 $ par an et qui découvre qu’elle a une police d’assurance qui ne lui garantirait qu’un revenu de 30 000 $ par an. C’est plus fréquent qu’on ne le pense.
Q : DONC, CE N’EST PAS PARCE QU’UNE PERSONNE A UNE ASSURANCE INVALIDITÉ PAR LE BIAIS DE SON EMPLOI QU’ELLE EST RÉELLEMENT COUVERTE DE MANIÈRE ADÉQUATE SI QUELQUE CHOSE ARRIVE?
R : Exactement. Beaucoup d’avocats que je rencontre sont sous-assurés et ne le savent même pas.
On pourrait penser qu’un employeur serait plus enclin à informer ses employés sur ce qu’impliquent les régimes d’avantages sociaux, mais ce n’est pas forcément le cas. Le genre de scénario que je vois tout le temps est celui d’une personne qui gagne, disons, 100 000 $ par an et qui découvre qu’elle a une police d’assurance qui ne lui garantirait qu’un revenu de 30 000 $ par an.
C’est plus fréquent qu’on ne le pense, et les gens n’en parlent pas. C’est terrifiant, mais c’est aussi gênant pour les gens, car ce sont des erreurs simples. Des personnes intelligentes ont mal compris leur couverture, puis le pire se produit et il est trop tard pour faire quoi que ce soit. Mais si vous êtes informé et proactif, ce sont des choses simples à mettre en place pour veiller à ce que vous ayez un régime qui couvrira tous vos besoins.
Q : EXISTE-T-IL DES INVALIDITÉS POUR LESQUELLES LES AVOCATS OU LES PERSONNES TRAVAILLANT DANS LE MILIEU JURIDIQUE SONT PARTICULIÈREMENT À RISQUE?
R : Je ne connais pas la réponse médicale à cette question, mais partons du principe que beaucoup de ces personnes travaillent dans des environnements très stressants et que le stress peut avoir un impact négatif sur le corps.
Une part importante des réclamations est liée à la santé mentale.
Mais en général, la portée du terme « invalidité » est beaucoup plus vaste que ce que la plupart des gens pensent. Il s’agit de tout ce qui vous empêche d’accomplir votre travail. Tout type d’accident : dans votre cour, sur la route, les possibilités sont infinies.
Q : QUELS SONT LES FACTEURS QUI PERMETTENT DE DÉCIDER DU TYPE DE POLICE D’ASSURANCE INVALIDITÉ QUI CONVIENT LE MIEUX?
R : Lors d’une première rencontre typique, nous examinons des éléments tels que les actifs existants, les dettes, si vous êtes marié, célibataire, si vous avez des enfants, etc. Nous dressons un tableau de votre vie pour comprendre votre niveau de risque.
Et il y a tellement de facteurs à prendre en compte. Par exemple, pour une personne célibataire, l’assurance invalidité est importante parce qu’elle n’a pas nécessairement un système de soutien pour prendre soin d’elle si quelque chose arrive. Pour une personne mariée, c’est également important, car elle doit protéger les personnes à sa charge.
Q : QUELLE EST LA PRINCIPALE CHOSE QUE LES GENS NE COMPRENNENT PAS AU SUJET DE L’ASSURANCE INVALIDITÉ ET QUE VOUS AIMERIEZ QU’ILS COMPRENNENT?
R : J’aimerais que plus de gens comprennent que l’on peut être pris au dépourvu.
La vie nous tombe dessus rapidement, et c’est ainsi que les invalidités surviennent. La vie est beaucoup plus fragile que les gens ne le pensent. Je comprends que l’assurance sur une base individuelle est contre-intuitive. Les gens se disent : « Je vais bien, je n’en ai pas besoin maintenant. » Mais nous ne sommes généralement jamais en meilleure santé qu’aujourd’hui.
Il faut être direct. Il ne faut pas avoir peur de parler de ces choses-là. Le jargon financier est ennuyeux et difficile à comprendre, il faut donc placer ces choses-là dans un contexte familier. Je suis toujours prêt à partager mon expérience, bonne ou mauvaise, pour aider les gens à comprendre ce qui est en jeu. L’assurance n’est pas un sujet amusant pour la plupart des gens – je pense que c’est amusant, je pourrais en parler toute la journée – mais je comprends que la plupart des gens ne sont pas de cet avis. Après m’avoir rencontré, les gens me disent : « Je savais que j’avais besoin d’une assurance, mais j’ai reporté ce moment pendant si longtemps parce que je pensais que le processus serait difficile. »
Nous pouvons vous aider.
Une femme sage a lu un jour sur un sachet de thé que son revenu personnel n’était pas important. Puis elle est rentrée chez elle (où elle paie l’hypothèque), a dégusté son souper (de son restaurant à emporter préféré) et a parlé à ses enfants de tout ce qu’ils voulaient faire lors de leurs prochaines vacances. S’il est vrai que notre salaire n’est pas la chose la plus importante à notre sujet, l’argent que nous gagnons nous permet de faire les choses dont nous ne pourrions pas nous passer. Un bon régime d’assurance invalidité – un régime à la fois complet et compréhensible – protège ce qui compte le plus pour vous, quoi qu’il arrive.
Discutez avec un conseiller de la Financière des avocates et avocats du régime d’assurance qui vous convient.
Sources : 1. Second Harvest et Value Chain Management International, « The avoidable food waste technical report and roadmap », 2019. 2. Statistique Canada, « Étude : Qui joue à des jeux de hasard et qui éprouve des problèmes de jeu au Canada », 2018. 3. The Globe and Mail, « Many Canadians in the dark on minimum debt payments », 2017. 4. Investment Executive, « Fewer Canadians have disability insurance », 2018. 5. Washington City Paper, « Do falling pianos really kill people? », 2013.