Le 30 septembre, une journée pour sinformer, reconnaître et écouter

Orange crosswalk

Le 30 septembre aura lieu la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Déclarée par le gouvernement fédéral pour la première fois en 2021, elle commémore les enfants qui ne sont jamais revenus des pensionnats. Elle se veut un rappel pour que jamais ne se reproduisent les événements du passé et une occasion de s’informer et de réfléchir à la culture et à l’histoire des peuples autochtones. Cette journée porte en elle un sens propre à chacun d’entre nous : colère, réflexion, introspection. Et pour les avocats du Canada, cela ne peut que représenter une occasion de réfléchir à l'évolution de la relation entre les communautés des Autochtones et le droit canadien. Aujourd'hui, des avocats s'associent à des communautés autochtones à travers le pays pour entreprendre l'important travail de réconciliation. 

Mais aussi récemment qu'en 1950, ces relations étaient tout sauf légales. Dans un article du sénat canadien, l’honorable Murray Sinclair écrit « À l’époque, selon l’article 141 de la Loi sur les Indiens, les peuples autochtones n’avaient pas le droit d’embaucher un avocat pour défendre leurs revendications territoriales, une mesure qui dans les faits les empêchait de faire respecter leurs droits. Tout avocat qui contrevenait à cette interdiction en donnant des conseils juridiques à un Autochtone risquait d’être radié ou emprisonné »1. En effet, à partir de 1927 et ce pendant près d’un quart de siècle, il a été interdit aux avocats de défendre une cause autochtone.  

Nous devons, individuellement, collectivement et au nom de la profession, nous informer sur le passé, aussi sombre soit-il, reconnaître notre contribution au système d’oppression et identifier ce qui peut être mis en place dans sa pratique pour faire de nous et de nos employés de meilleurs alliés. Ce travail d’introspection peut s’avérer délicat, difficile et inconfortable pour plusieurs, mais il est toutefois indispensable. C’est pourquoi, la Financière des avocates et avocats est fière d’être l’un des partenaires principales de la Trousse d’outils sur la réconciliation pour les cabinets, proposée à la communauté juridique par l’Association du Barreau Canadien. Nous ne prétendons pas tout savoir. Nous ne prétendons pas non plus avoir la solution exacte, mais en tant qu’organisation, nous croyons fermement qu’elle se trouve par l’éducation et le partage des connaissances. Nous vous présentons ici les grandes lignes de cette trousse et des pistes de réflexion pour amorcer votre démarche de réconciliation et celle de votre cabinet. 

PRATIQUER L’ALLIANCE INCLUSIVE

Qu’est-ce signifie être un allié? « L’alliance inclusive est une pratique active, constante et ardue de désapprentissage et de réévaluation, dans laquelle une personne privilégiée cherche à faire preuve de solidarité avec un groupe marginalisé. »2

L’alliance inclusive peut prendre forme de différentes façons à travers différentes actions. Pour soutenir et témoigner votre appui en tant que cabinet, de nombreux moyens peuvent être entrepris et sont présentés dans la Trousse :  

  • aplanir les obstacles qui empêchent les Autochtones de solliciter un poste de direction ou de siéger au conseil d’administration;
  • être acteur plutôt que spectateur et dénoncer les agressions et micro-agressions dirigées envers des personnes autochtones en milieu de travail;
  • financer la formation continue du personnel en matière de sensibilisation culturelle, d’aptitude interculturelle et de lutte contre le racisme.

Vous trouverez aussi dans cette trousse diverses ressources pour vous familiariser à la tradition, aux coutumes et aux protocoles autochtones. Mais ceux qui possèdent le savoir autochtone et qui sont les mieux placés pour en parler, sont ceux qui font partie de la communauté autochtone locale elle-même. Nous vous invitons à entrer en contact avec eux à travers le centre d’amitié local de votre collectivité qui pourra vous guider vers les bonnes ressources. Découvrez d’autres manières de célébrer les arts et la culture autochtone ici

Il est important de se rappeler que la réconciliation n’est pas une finalité en soi mais bien le point de départ vers un long processus de guérison. Pour citer l’honorable Murray Sinclair : « La vérité est dure. La réconciliation est plus dure encore »3. Nous avons encore un très long chemin à faire mais d’entamer cette démarche nous mènera certainement dans la bonne direction. Nous vous incitons à parcourir la trousse complète, à participer au programme Le parcours et à en parler à l’ensemble de votre réseau et votre cabinet pour qu’ensemble, nous puissions nous engager vers la voie de la guérison.  

 


Sources : 

1.    https://sencanada.ca/fr/sencaplus/opinion/le-milieu-juridique-doit-comprendre-la-verite-sur-lhistoire-autochtone-du-canada-pour-aller-de-lavant-senateur-sinclair
2.    https://www.cba.org/Truth-and-Reconciliation/Reconciliation-Toolkit-for-Firms/Learning-Celebrating-and-Supporting-Indigenous-Com/How-Lawyers-Can-be-Good-Allies-The-Principles-of-A
3.    https://sefpo.org/news/the-truth-is-hard-reconciliation-is-harder/139817/