L'épicerie qui double de prix. L’essence qui s’approche du 2$ le litre. Le prix des loyers qui explose. Une chose est certaine, en 2022, tout coûte plus cher. Bien que nous n’ayons pas le contrôle sur l’augmentation du coût de la vie, il nous est possible de revoir nos dépenses, question de réduire certaines factures. Faire un budget, couper dans les achats superflus ou éviter les restaurants sont des stratégies propres à chacun. Mais vous êtes-vous déjà demandé si votre prime d’assurance vie, elle, était trop élevée? Les chances sont que non, comme une grande partie des assurés, d’ailleurs. En vérité, un endroit insoupçonné où il serait possible de « couper dans le gras », où l’on dépenserait trop, serait surprenamment, dans l’assurance vie.
Au Québec, les ménages québécois détiennent 18 % de moins en assurance vie que la moyenne nationale. La protection moyenne est de 347 000 $ au Québec contre 423 000 $ dans le reste du Canada1. Mais quelle est l’explication qui se cache derrière cette statistique? Est-ce que les autres provinces s’assurent trop? Est-ce nous qui ne sommes pas assez assurés? Et sur le plan individuel, comment savoir si nous sommes adéquatement assurés?
Nous nous sommes penchés sur la question avec Michel Dugal, planificateur financier agréé (P.F.A.) et conseiller local de la Financière des avocates et avocats.
Q : Selon ton expérience, est-ce que les gens sont assurés adéquatement au Québec?
R: Sans être alarmiste, très peu de gens sont bien assurés en ce qui a trait à l’assurance vie. En fait, très peu de gens savent s’ils sont bien assurés ou non, il y a toujours un doute. Et dans le doute, les gens préfèrent souvent se « surassurer ».
Souscrire à une assurance vie est une décision très importante qu’on prend de façon ponctuelle et qui ne bénéficie malheureusement pas toujours d’un suivi serré. La mouvance en lien avec différents événements qui surviennent au cours de la vie fait qu’il y a parfois un certain décalage entre la couverture choisie à un certain moment et les besoins réels du client.
Q : Comment savoir si nous sommes assez, pas assez ou surassurés?
R : Malheureusement, bien que ce soit un exercice qui peut être réellement bénéfique, les gens y vont encore avec des approximations ou sinon se surassurent. Souvent, les gens prennent des assurances lors de grands événements de vie, où tout bouge rapidement, où tout se bouscule, donc c’est à ce moment qu’il est important de prendre le temps de le faire adéquatement et non de manière précipitée.
Réévaluer vos assurances avec un conseiller vous permet ainsi de déterminer si vous êtes, ou non, adéquatement assurés et d’ajuster en conséquence. Par exemple, si on réalise qu’un nouveau client est trop assuré par rapport à ses besoins, nous pouvons ajuster en cours de route, avant que cette charge financière ne devienne trop lourde, pour permettre à ce dernier d’amortir plus facilement cette dépense. On évite ainsi les déceptions.
Q : Est-ce qu’il y a une fréquence à laquelle on devrait revoir nos assurances?
R : On peut évoquer des événements de vie comme un mariage, l’achat d’une propriété ou la naissance d’enfants, mais j’aime faire des suivis annuels. Ça permet en même temps de faire un rappel à la clientèle des services qui se créent ou qui sont tout simplement plus méconnus.
Souvent même, lors de ces appels, je réduis davantage de couvertures que j’en augmente! Simplement parce que les gens et leur évolution financière font en sorte qu’en cours de route, on peut partager le risque avec l’assureur. Le risque qui faisait peur il y a de cela 10 ans est beaucoup moins présent aujourd’hui.
Alors pour répondre à la question plus simplement, puisque les besoins évoluent rapidement dans le temps, je dirais qu’on devrait réviser son assurance vie annuellement.
Q : Est-ce que la balle est plutôt dans le camp du conseiller ou du client pour faire le suivi de l’assurance vie?
R : Pour ce qui est du conseiller, bien entendu, il y a une obligation de sa part de s’assurer de faire des suivis. À la Financière, nous faisons des suivis annuels, on communique avec le client et on demande s’il y a eu du changement ou s’il y a des raisons de penser que la police d’assurance est à revoir. C’est un exercice qui nous demande peu de temps mais qui peut être très profitable pour la clientèle. Nous nous assurons de le faire de manière régulière.
Pour ce qui est du client, il y a certainement une réflexion à avoir en lien avec différents événements de la vie. Les avocates et avocats sont normalement plus sensibles à la question mais il reste que s’il n’y a pas de nouveaux engagements financiers ou d’événements en particulier, on pense souvent qu’il n’y a pas de raison de revoir ses assurances.
Q : Pourquoi mettre à jour ses assurances?
R : Revoir ses assurances peut engendrer de grandes économies, mais au-delà de l’argent, il y a aussi le souhait ou l’intention de faire profiter de son patrimoine à ses proches de son vivant. Contrairement aux générations précédentes qui étaient prêtes à se priver pour laisser un maximum à leur succession, on remarque une nouvelle tendance depuis plusieurs années, celle de faire des dons de son vivant. Aujourd’hui, les gens réalisent tranquillement, avec l’aide de leur conseiller, qu’ils ont un patrimoine beaucoup plus appréciable qu’ils ne le pensent.
Il y a une fois où j’ai déjà fait réduire des assurances dans une situation où la personne était surassurée en disant « Regardez, avec ce que vous allez sauver en prime, pourquoi pas initier l’ouverture d’un compte régime-étude pour vos petits enfants? ». C’est un geste beaucoup plus apprécié et pertinent de le faire de son vivant.
Nous pouvons aider
Vous êtes dans le doute? Vous vous questionnez à savoir si vous êtes adéquatement assurés? Parlez-en à votre conseiller de la Financière des avocates et avocats qui saura vous aiguiller et vous aider à déterminer si votre prime d’assurance convient à votre situation.
Sources : 1. https://hellosafe.ca/assurance-vie/etude-quebec-2021