Les 25 dernières années ont produit de bons résultats pour beaucoup de gens. Surtout ceux qui ont investi dans l’immobilier et ceux qui ont gardé le cap sur leurs stratégies de placements boursiers à long terme. Les plus chanceux ont fait les deux. Mais cette chance va-t-elle persévérer ?
Frederick Vettese est un actuaire et associé chez Morneau Shepell. Il est co-auteur de The Real Retirement et auteur de Retirement Income for Life. Son travail est de scruter l’avenir en utilisant des "big data" et des hypothèses réalistes sur l’avenir au Canada. Il voit deux corrections fondamentales qui forceront les Canadiens à réévaluer leurs projets de retraite.
1ère correction. Valeur nette de l’immobilier comme revenu de retraite
Au Canada, les propriétaires ont vu leur valeur nette personnelle grimper en flèche grâce à l’investissement dans l’immobilier. Dans le grand Toronto, par exemple, les prix des maisons ont augmenté de 500 pour cent entre 1980 et 2010. Les maisons valaient soudainement beaucoup plus que leur coût, incluant le principal et les intérêts. Pour les retraités actuels, de nombreux outils sont à disposition pour accéder à ce capital et le transformer en revenu de retraite. Vettese relate trois raisons pour lesquelles ce phénomène ne sera pas au rendez-vous pour les acheteurs récents.
- La croissance est insoutenable, car les prix des maisons ont augmenté beaucoup plus rapidement que les augmentations de salaire. L’immobilier est tout simplement devenu inabordable pour de nombreux gens.
- Le nombre de gens qui sont propriétaires d’une maison est à un niveau record. Donc moins d’acheteurs (demande) pour pousser les prix à la hausse.
- Le ratio achat / location du Canada est plus élevé que dans presque tous les pays développés. Cela signale qu’il est peut-être dans ses propres intérêts à long terme d’éviter d’acheter une maison et d’accumuler d’autres types de richesse.
Cela signifie donc pour les Canadiens qu’ils ne pourront peut-être pas compter sur la valeur nette de leur maison comme source de revenu de retraite.
2ème correction. Taux de rendement réalistes
Comme la baisse des taux hypothécaires propulsait le prix des maisons à la hausse, la chute des taux d’intérêt rehaussait le rendement des actions et obligations. Malheureusement la marge de manœuvre sur les taux d’intérêt est très restreinte et les taux grimperont lentement, ce qui n’est pas favorable aux rendements obligataires ni très positif pour les actions. Les investisseurs verront probablement un taux moyen de rendement sur les épargnes de près de 5 à 6 pour cent par an. Il ne faut pas oublier que la marge de 5 à 6 pour cent est le rendement anticipé sur les actifs exposés au risque du marché. Les placements à revenu fixe, comme les certificats de placement garanti (CPG), produiront beaucoup moins.
Quelle suite ?
Un bien immobilier demeure une façon raisonnable pour de nombreux Canadiens de faire fructifier leur avoir net et les portefeuilles bien équilibrés continueront de croître, mais pas dans la mesure connue au cours des dernières décennies. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose en soi pour ceux qui veulent continuer à travailler et à contribuer. Vettese anticipe que le chômage au Canada pourrait atteindre son niveau le plus bas dans les dix prochaines années pour atteindre 4 ou 5 pour cent. « C’est alors, écrit-il, que les employeurs et les gouvernements feront un effort pour garder les gens au travail et faire tourner l’économie. Les sexagénaires représenteront le seul groupe assez nombreux pour combler les postes. »
Bien comprendre les changements qui surviennent dans l’économie est la meilleure façon de commencer à bâtir un régime de retraite réaliste. Votre conseiller de la Financière des avocats peut vous aider à déterminer votre retraite, vous préparer aux réalités des prochaines décennies. Prenez rendez-vous avec votre conseiller et demandez-lui de vous envoyer un exemplaire de The Real Retirement et du dernier livre de Frederick Vettese, Retirement Income for Life – Getting More Without Saving More.